Religions, Internet et SEO : quelle influence sur le web ?

Bien que l'Occident ait fait abstraction pour la majorité de la dimension religieuse, notamment suite au processus de laïcisation et de démystification de la société, une énorme part des cultures autres qu'occidentales conserve des liens étroits avec leurs confessions. A cela, ne pas oublier le brassage des cultures qui s'opère dans les pays anciennement coloniaux, et qui mêle ainsi fort développement technologique et foi conservée.

Cette part de nos sociétés, ainsi que de la société mondiale, ne doit pas être oubliée; elle constitue une part non négligeable du public pouvant être touché par le contenu d'Internet.

Alors quelle est la présence des religions sur le Web pour le cas de la France ? Quelles dispositions ont déjà été prises ? Et surtout, quelles nouvelles données doit prendre en compte le référenceur ?


La présence des religions monothéistes sur Internet



Avec 2,3 milliards de Chrétiens, 1,4 milliards de Musulmans et plusieurs millions de croyants et pratiquants d’autres confessions (source : MonBlog.ch), la religion est encore de nos jours une des variables les plus influentes sur la société, même si l’athéisme et l’agnosticisme ont pris le pas dans l’ancien Occident chrétien.

Certaines personnes peuvent établir mentalement des liens entre religion et anti-modernisme, ancien temps et vieilles habitudes. Il est vrai que c'est l'image que peuvent donner certains aspects de la religions, notamment celle de la religion catholique restée très conservatrice. Mais tout ce qui a un rapport avec la religion n'est pas irrémédiablement vieux, terne et peu moderne; le nombre de croyants et de pratiquants est encore fort en France, notamment grâce à l'immigration et à l'aquarelle des religions que l'ont peut observer dans la France d'aujourd'hui.

Ainsi, la foi se mêle au monde moderne, ainsi qu'aux techniques contemporaines de communication, tel Internet. Concilier foi et vie contemporaine, voici le défi des pratiquants d'aujourd'hui, dans un monde qui peut parfois être hostile aux cadres ordonnés par une confession.

Observons la présence qu'on les religions sur le web, en particulier les trois religions monothéistes, les plus représentées en France : le christianisme (première religion, religion historique, environ quarante millions de chrétiens déclarés), l'islam (seconde religion avec environ cinq millions de croyants) et le judaïsme (troisième religion, avec 620.000 juifs).

Le christianisme sur le web pour un "coup de jeune"

Nous pouvons observer d'une part que les hautes instances du christianisme sont présentes :

   Le vatican a son site web; bien fourni, en plusieurs langues, mis à jour régulièrement.
   L'Eglise orthodoxe russe possède également un site sur la toile, ainsi qu'un site pour les orthodoxes de France. Celui-ci n'apparaît malheureusement d'office qu'en alphabet cyrillique.
   L'Eglise orthodoxe de Grèce possède également un site internet, même si celui-ci apparaît plutôt archaïque. Par contre, l'Eglise possède un site basé sur sa relation avec l'Europe et l'Union européenne, beaucoup mieux réalisé.

La communauté protestante possède par contre une multitude de sites web, dûe à sa non-affiliation avec une entité hiérarchique; chaque pays apparaît alors posséder un site pour la communauté y résidant. C'est le cas pour la communauté réformée française.
Dû à sa croissance importante, la communauté protestante évangélique s'est également dotée de nombre de sites présentant les multiples Eglises suivant les idéaux du culte. Il serait ici vainc de les énumérer, vous saurez probablement les trouver aisément grâce à l'ami Google.

Plus étonnant, on retrouve également nombre d'Eglises et de confessions présentes sur les sites sociaux tels que Facebook ou Twitter. Sur le célèbre réseau de Mark Zuckerberg par exemple, les pages dédiées à certains cultes fleurissent, allant des plus hautes instances de Rome, jusqu'aux plus petites divisions locales.

Un bon coup de jeune pour une confession jugée de plus en plus inadaptée à la modernité, et trop ancrée dans le conservatisme.



Islam, Internet et halâl

A l'instar du christianisme, l'islam possède également plusieurs sites web pour asseoir sa présente sur la toile.

Ces sites n'ont par contre rien de très "centralisé", à l'exemple des confessions protestantes qui se divisent en plusieurs communautés. On retrouvera donc des sites dédiés aux communautés par pays, tel qu'en France, avec des sites "officiels" ou d'autres ayant d'avantage un aspect blog / forum.

De même, on retrouve également des pages Facebook dediées à ces communautés ou à des personnages importants. Il convient ici de souligner qu'il est étonnant de voir plusieurs pages dédiées au prophète Muhammad, ouverte et likable par tous, alors que la base de la religion musulmane souligne qu'il ne faut admirer que Dieu. Tout dépend alors de l'importance que les croyants donnent à ce genre de témoignage d'affection.


Là où l'étude de l’Islam et de sa relation au Web, c'est en constatant la manière dont les fidèles déplorent le flux de contenus « tendancieux » accessibles très facilement sur le Web, et à juste titre, face aux interdits imposés par les dogmes et règles. À défaut d’imposer une censure aux principaux vecteurs d’accès aux contenus en tout genre que sont les moteurs de recherche, certaines communautés prennent les devant en générant leurs propres moteurs.


Savoir filtrer le Net : des moteurs de recherche pour une navigation sans risque (ou presque)

Lancé en 2009, puis fermé fin 2011, le moteur de recherche I'm Halâl lance la première recherche certifiée Halâl (autorisée). Le moteur semble se baser sur un algorithme propre, et utilise un double système de filtres :
  • Les résultats sont évidemment soigneusement triés, et ne ressort aucun site qui pourrait être jugé "tendancieux", notamment qui traiteraient de sexe, d'alcool, de débauche ou d'autres thèmes fortement contraires aux idéaux de l'Islam. 
  • Le filtrage commence également avant même de lancer la recherche : le moteur analyse en temps réel les termes de votre recherche, et vous averti sur le caractère "harâm" (interdit) de votre requête.
I'm Halal fut un des premiers moteurs à "filtre religieux"

Les autres grands monothéismes ne restèrent pas à la traîne : les catholiques se dotèrent d'un Cathoogle (aujourd'hui  Catholic Surf), les juifs d'un Koogle qui semble avoir disparu également aujourd'hui (rien à voir avec le moteur Koogel, cher aux Alsaciens). On trouvera, pour la France, le moteur Kipa.fr qui reprend le flambeau pour offrir aux fidèles une recherche certifiée kasher.

La plupart de ces moteurs de recherche, et j'en oublie certainement, utilisent l'index de Google comme base, incapables de mettre au point une technologie aussi poussée que le géant américain, mais dont le filtrage semble avoir été bien défini. Je ne suis pas allé vérifier le degré d'efficacité des filtres en matraquant ces moteurs de mots-clés qui pourraient être jugés tendancieux, mais les résultats semblent être bons.

Par exemple, pour le mot-clé "sexe", on retrouvera des articles ou billets de blog traitant de ce thème, mais n'affichant jamais de contenus proprement sexuels.


L'arrivée de ce genre de moteurs et leur utilisation, mais surtout de filtres, est difficile à quantifier, mais démontre l'importance que pourrait avoir le religieux dans le trafic web aujourd'hui, ainsi qu'à l'avenir. Il reste en tous cas une inconnue à ne pas prendre à la légère...

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